mardi 28 avril 2009

Grippe porcine

Qu'est-ce que la grippe porcine ?
Selon les spécialistes, il s'agit d'une maladie respiratoire des élevages de porcs, un virus grippal de type A. Elle peut se répandre rapidement. Le virus d'origine animale, identifié comme A/H1N1, a "clairement un potentiel pandémique dans la mesure où il affecte des êtres humains", avertit l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Tous les cas constatés au Mexique procèdent de la contagion d'homme à homme, ont souligné les autorités du pays. La maladie touche "de jeunes adultes en bonne santé" selon les autorités mondiales de la santé.

Où est apparu le virus ?
Au Mexique. Trois foyers distincts ont été recensés dans le pays. D'abord dans le district fédéral de Mexico, où un dispositif de surveillance a été activé le 18 mars, le nombre de cas a fortement progressé depuis. Selon l'OMS, au 23 avril, on recensait 854 cas au moins de pneumonie dans la capitale, dont 59 mortels. D'autres cas ont été signalés dans la région de San Luis Potosi dans le centre du pays et à Mexicali, près de la frontière avec les États-Unis.
Comment l'attrape-t-on ? La maladie ne se transmet pas en mangeant de la viande de porc. La température de cuisson, à savoir 71 °C à coeur, détruit virus et bactéries. "Cette grippe d'origine porcine au Mexique se propage par voie aérienne, d'homme à homme", rappelle le ministère français de l'Agriculture. Quels sont les symptômes de la maladie ? Ils sont similaires à ceux de la grippe classique : brutal accès de fièvre, toux, douleurs musculaires et fatigue extrême. La grippe porcine semble provoquer en outre plus de diarrhées et de vomissements que la grippe classique. La période d'incubation étant de cinq jours, il faut signaler à un médecin tout indice alarmant jusqu'à sept jours après le retour de voyage d'un pays infecté.

Existe-t-il un vaccin contre cette maladie ?
Oui, pour les porcs. Pour l'homme, il n'en existe aucun. Le vaccin contre la grippe saisonnière humaine ne protège pas contre la grippe porcine. Selon les autorités mexicaines citant l'OMS, le vaccin correspond encore à une souche précédente du virus le rendant moins efficace. Néanmoins, "la production de vaccin (est) possible dans la mesure où le virus est identifié" mais elle nécessite "un peu de temps". D'ores et déjà, les laboratoires spécialisés dans les vaccins ont dit qu'ils étaient prêts à entamer dès que possible le processus de développement d'un vaccin. Comment soigner cette maladie ? Avec le Tamiflu de Roche, un médicament à base d'oseltamivir utilisé contre la grippe aviaire. Il est efficace pour le virus de la grippe porcine. D'ailleurs, selon Didier Houssin, directeur général de la santé, la France est "un des pays les mieux préparés face à une épidémie" : il y a "33 millions de (médicaments antiviraux, ndlr) en stock", constitués pour l'essentiel du Tamiflu. De leur côté, les autorités américaines affirment que le Relenza (zanamivir) de GlaxoSmithKline, un autre antiviral, est aussi un traitement efficace. Le premier traitement est sous forme de comprimé, alors que le second doit être inhalé. Le groupe pharmaceutique Roche a précisé qu'il tenait à la disposition de l'OMS trois millions de colis de Tamiflu, la moitié aux Etats-Unis, et l'autre moitié en Suisse.

Quels sont les pays concernés pour l'instant en dehors du Mexique ?
Les États-Unis, où vingt cas ont été décelés jusqu'ici, sans aucun décès, ont déclaré dimanche "l'état d'urgence sanitaire". Ils ont annoncé des dépistages sur les personnes qui se présenteraient aux frontières en provenance de pays touchés par le virus. Les autorités s'attendent à déceler de nouveaux cas. Le Canada est touché, avec six cas confirmés, et plusieurs pays, dont la Nouvelle-Zélande, l'Australie, Israël, l'Espagne et le Brésil ont fait état de cas suspects. En France, quatre cas ont été jugés suspects mais les analyses ont finalement montré qu'ils n'étaient pas porteurs du virus. Comment se protéger ? En cas de voyage au Mexique, le ministère des Affaires étrangères français recommande d'éviter les lieux de rassemblement public, de respecter les règles d'hygiène élémentaire, comme le lavage soigneux et régulier des mains et l'aération des pièces, d'éviter le contact avec les personnes malades, et de consulter un médecin en cas de fièvre ou de symptômes grippaux.

Pourquoi l'OMS a-t-elle tiré le signal d'alarme ?
Parce que la situation est "grave", "imprévisible" et "évolue vite", selon la direction générale de l'OMS qui a lancé samedi une vigoureuse mise en garde contre le "potentiel pandémique" du nouveau virus. L'OMS a réitéré sa recommandation "que tous les pays intensifient leur surveillance de tous les cas inhabituels de maladie ressemblant à une grippe ou à une grave pneumonie". La dernière pandémie remonte à 1968. On avait compté alors un million de morts.

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